Par Sophie Capron – Les amoureux des jolis mots sur un fond de mélodie planante à mi-chemin entre la chanson et le jazz auront de quoi se ravir demain 4 octobre. Ils vous seront tantôt murmurés au creux de l’oreille, tantôt criés par la québécoise Diane Tell dans son nouvel album « Haïku ». A l’image des émotions qu’il raconte.
« Haïku » : comme ces petits poèmes japonais de dix-sept syllabes réparties en trois vers. Un nom qui laisse songeur. Tout autant que les douze titres qui le composent. Une structure pour ces derniers qui s’éloigne du traditionnel « couplets et refrain », ce qui peut dérouter mais finit par convaincre.
Les titres sont écrits par les plumes délicieuses de Diane Tell elle-même, Fred Fortin (également réalisateur de l’album), Slobodan Despot, Serge Farley Fortin et Alain Dessureault. Se sont mis à leur service avec brio Samuel Joly à la batterie, François Lafontaine aux claviers, Joe Grass et Olivier Langevin aux différentes guitares.
L’album forme un tout où chaque titre semble être une toile à qui chacun est libre d’apporter son interprétation. Voici donc les couleurs que j’ai perçues.
« Vie » nous parle de mélancolie et de nostalgie sur des sonorités chaloupées, d’un temps qui n’est plus.
« On N’jette Pas Un Amour Comme Ça », un coup de cœur personnel. Une thématique qui peut parler au plus grand nombre : cette manie de garder des souvenirs qui trahit une envie de ne pas complètement oublier ce passé alors même qu’il n’a plus forcément de sens, ce dont on n’est jamais sûr car il peut tout de même venir troubler.
« Catastrophe » ou un message ouvert à une personne suffisamment influente sur la vie de notre protagoniste pour tout détruire sur son passage comme une catastrophe naturelle. Une relation a priori toxique mais où tout n’est ni blanc ni noir de sorte qu’on ne sait plus trop à qui la faute.
« Rien » qui interpelle sur le sens de ce mot lorsqu’on l’utilise pour qualifier la situation en réponse à la question « qui y’a-t-il ? »
« Moi Fille, Toi Garçon » : quand deux êtres grandissent l’un près de l’autre changeant petit à petit de regard sur la nature de leur relation.
« Il Ne M’aime Pas » : qui n’a pas un jour connu des sentiments à sens unique et été envahi par le chagrin ?
« Chat » : une ambiance oppressante et des éléments qui se déchaînent. On se sent pris au piège avec le personnage principal. Cette chanson est également présente sur le dernier disque de Fred Fortin son auteur sous le titre « King Size ».
« Evolène » : un texte plus métaphorique qui semble amener à l’introspection dans un esprit complexe qui a pu être parsemé de démons. Comme une ballade à dos de cheval dans les chemins sinueux d’Evolène, commune suisse chargée d’histoire et de traditions, souvent bouleversée par les éléments naturels. La sensation totalement personnelle de voir des ombres danser autour d’un feu également.
« Haïku ». Une mélodie qui accroche tout de suite, des idées sensuelles voire libertines qui s’entremêlent venant confesser les émotions et les envies du personnage.
« Spoiler » : un homme (ou une femme) averti(e) en vaut deux… Et si on vous annonçait la couleur avant de commencer une relation sur ce qui pourrait se passer ? A moins que vous n’êtes de ceux qui ne supportent pas d’être spoilés.
« J’aurais Voulu Qu’tu Saches » un message à un être disparu, que j’ai compris comme étant une figure paternelle mais qui pourrait très bien vous renvoyer à quelqu’un d’autre dans votre vécu personnel. Un titre qui m’est apparu comme étant le plus déchirant de l’album.
« Questionnaire ». L’envie de croire en l’amour et l’âme sœur, le besoin d’entendre de l’autre ce qui est et que tout n’est pas une illusion.
Diane Tell sera présente sur scène en acoustique avec Ed Henderson (guitare) les 13 et 14 octobre au Pan Piper à Paris. ConcertMag sera présent et ne manquera pas de partager avec vous.
Live sur ConcertMag en ligne ici.
Pour ceux qui ne peuvent faire le déplacement, d’autres dates sont déjà prévues en France, en Belgique et au Canada (à retrouver ici sur son site internet)