Extraits
Par Jeanne Bordes
Photos : Benjamin Decoin
« J’ai un peu mené une vie d’homme »
Au pied de ses belles montagnes suisses, plantée devant la Volvo sport P1800 de Simon Templarm tout sourires, Diane Tell nous attendait. Amusée de notre surprise. On savait que la chanteuse avait un brevet de pilote d’avion, on ignorait son goût pour les belles cylindrées. Et tout particulièrement pour celles de la marque Volvo, voitures familiales que, nous raconte-t-elle, son père la laissait conduire et qui, depuis, l’accompagnent dans toutes ses embardées, san jamais frôler la sortie de route. « Je suis une Volvo girl ! », lance-t-elle avec un pointe d’accent québécois. Et son rire généreux nous embarque pour un road trip aussi intime que sincère.
Gala : Pourquoi vous êtes-vous installée ici, dans la commune suisse d’Ayent ?
Diane Tell : Lorsque j’étais adolescent, la Suisse était pour moi le paradis sur terre. Parce que j’étais une passionnée de ski et de jazz. À 14 ans, j’avais même acheté un billet avec mon argent de poche pour aller au festival de jazz de Montreux. Il y a cinq ans, quand j’ai décidé de quitter Biarritz après y avoir vécu vingt-huit ans, j’aurais pu aller un peu n’importe où : au Canada, aux États-Unis, rester en France.. ou réaliser mon rêve d’enfant. Un jour, j’étais en concert dans la région, j’ai regardé les montagnes et je me suis dit : « Allez, chiche ! » et j’ai atterri un peu par hasard dans ce village de 250 habitants qui fait partie de la commune d’Ayent. J’avoue que les gros changements, comme je viens de faire, c’est quand même toute une histoire ! Il faut un peu repartir de zéro !
Gala : Avez-vous l’impression d’avoir vécu votre vie à mille à l’heure ?
D.T. : Je serais plutôt la petite chèvre qui gravit ses montagnes et grimpe tranquillement, mais qui arrive au bout de sa course. En tout cas, j’ai vraiment mené la vie que j’avais envie de mener.
Gala : Aujourd’hui, Diane, Si vous étiez un homme, pour paraphraser le titre de cette chanson, qui fête cette année ses 40 ans sans avoir pris une ride, que feriez-vous ?
D.T. : Probablement que si j’étais un homme, avec tout ce que j’ai fait dans ma vie (elle est une des rares auteures-compositeures-interprètes à être devenue productrice à 22 ans, et qui est désormais propriétaire de tout son patrimoine, ndlr), je n’aurais pas la même place dans l’industrie musicale. Beaucoup de Français considèrent que je suis l’interprète d’une chanson, ce ne serait certainement pas le cas si j’étais un homme. Mais de façon plus personnelle, je pense que je ferais la même chose parce que j’ai peut-être toujours mené un peu une vie d’homme : j’aurais, comme aujourd’hui, des copains collectionneurs de bagnoles, je ferais de la photo, des films. Dans la façon de mener ma vie, je suis un peu restée le « Tom boy » que j’étais dans l’enfance. J’ai voulu être créateur… Mais je suis restée une créature !