Miami EP – Artistes Variée – Revue de Presse

KNLO revisite Diane Tell et le résultat est assez génial

Une reprise de Diane Tell aux effluves hip hop? On est down avec ça.

 

Fait : Diane Tell a toujours été cool.

Au-delà de Si j’étais un homme, chanson phare de son répertoire qui a tourné en boucle à feu Rock Détente, l’autrice-compositrice et interprète de légende (particulièrement celle de Jimmy) n’a jamais cessé de pondre du matériel original. S’asseoir sur ses lauriers, c’est pas trop dans son registre.

Quelques poignées de mois après la parution de Haïku, son plus récent disque réalisé par nul autre que Fred Fortin, voilà que la plus européenne des Québécoises se frotte aux beats de KNLO.  Avec la rappeuse et chanteuse soul Meryem Saci, le Bas-Canadien s’est attaqué à Miami, la plage 3 déjà très swell de l’album En flèche qui célèbre son 40e anniversaire en 2020.

Miami EP,  c’est la première phase Tell Rembobinée, un projet de rééditions initié par les producteurs Philippe Gravel et Antony Fortin. Des cassettes en tirage ultra limité (50 exemplaires seulement) sont déjà en vente via Bandcamp. Un item de collection.

Ledit opus compte aussi des remixs de D-Track, Rami.B, The Blackedge et Ezkrah. Le lancement a lieu ce jeudi 23 janvier au disquaire 180g à Montréal.

Catherine Genest – Voir – Photo : Mathieu Dionne (illustration) 23 janvier 2020

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Philippe Renaud – 24 janvier 2020 Critique – Le Devoir – Artistes variés, Tell Rembobinée

L’année 2020 marque le 40e anniversaire de la parution du troisième album de Diane Tell, En flèche, et celui de la consécration arrivée grâce au succès Si j’étais un homme. Mais on y trouve aussi Miami, petite bombe pop-disco portée par une ligne de basse d’Alain Caron qui, récemment, a semblé avoir titillé les tympans de jeunes amateurs de groove. Le Miami EP lancé aujourd’hui comprend quatre relectures modernes, accompagnées de leurs versions instrumentales, de la chanson originale. Le compositeur Rami. B (Planet Giza) coule la chanson dans une sourde rythmique house-garage, occupée par la voix du chanteur et producteur américain Ezrakh (qui offre sa propre version dub, plus planante). Le producteur montréalais The Blackedge donne à Miami un son boom-bap sur lequel s’étend le rappeur D-Track. C’est néanmoins KNLO et Meryem Saci qui offrent la meilleure version, une version dynamique, mais fidèle à l’originale. En plus de sa version numérique, le Miami EP sera offert en bonne vieille cassette 4-pistes.

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Meryem Saci & KNLO – Miami (KNLO version)

« Salute à mes haïtiens, mes cubanos

Qui ont laissé des souvenirs pis des fortunes dans chaloupe »

Ça fait plusieurs années que le projet Tell Rembobinée est en conception. Le projet initié par Philippe Gravel et Antony Fortin (que vous connaissez sous d’autres noms d’artistes, hehe) se veut une reprise en beats de l’album En flèche de Diane Tell, sorti il y a maintenant 40 ans. Je suis très content de le voir enfin naître aujourd’hui à travers son premier single, Miami, qui amène KNLO et l’hyper-talentueuse, et souvent sous-estimée Meryem Saci, qu’on connaît surtout pour sa présence dans Nomadic Massive.

Pour le coup, on a droit à une vraie chanson bien ensoleillée qui vient mélanger les univers des différents artistes présents sur la chanson. Mine de rien, on a pas eu droit à beaucoup de collaborations pertinentes entre des gens du rap et de la musique québécoise, alors c’est rafraîchissant d’avoir ici une belle chanson bien conçue, pleine de bonnes vibes et surtout, faite pour les bonnes raisons.

Puis, on retrouve un KNLO toujours aussi adroit pour glisser des références à des sujets hyper profonds de façon presque anodine, mais avec la grande sagesse qui lui est propre. Ici, il retrace en une ligne les parcours difficiles des immigrants haïtiens et cubains qui choisissent de quitter leur pays natal dans des navires de fortune pour tenter leur chance dans le pays de l’oncle Sam. La ligne passe hyper vite, sied parfaitement la thématique plutôt légère de la chanson dans son débit, mais laisse présager tous les struggles d’une partie de la population de Miami.

Parce que Miami, c’est pas juste les palmiers pis la toune de Will Smith. 

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